Naissance et essor du Management Scientifique
Le management scientifique se développe dés le début du 20ème siècle aux Etats-Unis d’abord puis en Grande-Bretagne. Il s’agit d’une approche du management nouvelle à cette époque et qui propose une utilisation la plus rationnelle possible des moyens alloués à la production. La dimension scientifique de l’approche réside dans le fait de considérer nécessaire une étude systématique et analytique du travail et des processus de production. En 1911, Frederick Winslow Taylor publie Principles of Scientific Management. L’ingénieur de la Bethleem Steel Corporation y présente les principes de ce qu’en France, l’organisation scientifique du travail, désignera plusieurs décennies plus tard. Plusieurs principes clefs de l’approche y sont détaillés : l’étude scientifique des processus de production (nécessitant la décomposition minutieuse du travail en unités élémentaires et conduisant à la constitution de lois et d’un corpus théorique sur le travail), la sélection et la formation des ouvriers, la séparation des fonctions de conception et d’exécution du travail.
Avis de l’Observatoire : dans l’histoire du management et des entreprises, le management scientifique a fait date et a marqué durablement l’organisation des usines et plus généralement du travail. Son essor fut extrêmement rapide, puisque deux ans après la publication de l’ouvrage fondateur de Taylor, plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers travaillent dans des industries qui ont adopté les principes du management scientifique. Une généalogie du management scientifique montre qu’il est pour partie un héritage du Systematic Management (Robert Owens, Charles Babbage, etc.) et de principes d’organisation étudiés dés la fin du 18ème siècle en Angleterre notamment (Adam Smith avait dés 1776 fait l’étude des vertus de la division du travail). Les ruptures que l’on a associées au management scientifique ne le sont pas tant que cela au regard des pratiques d’organisation des industries de l’époque. Cependant, il rompt avec des traditions anciennes de compagnonnage et incontestablement il marque une rupture dans l’histoire des relations sociales délestant les ouvriers d’une partie de leur autonomie en matière d’organisation du travail.