Mécanismes de coordination de Mintzberg
La structure d’une organisation est définie par Mintzberg comme la somme totale des moyens mis en œuvre pour coordonner les activités. A la fin des années 1970, Mintzberg tente un exercice de synthèse de différentes approches de théorie des organisations. Cette synthèse s’appuie notamment sur la construction d’une typologie des mécanismes de coordination que les organisations mettent en œuvre. 6 mécanismes sont décrits. (1) L’ajustement mutuel correspond à un ensemble d’interactions plus ou moins formalisées entre opérateurs. La coordination est alors faite « d’arrangements » ; il s’agit d’une modalité qui convient bien lorsque la complexité de la coordination à assurer est faible et que le nombre d’acteurs l’est également. (2) Lorsque la complexité augmente, le recours à la supervision directe peut s’avérer utile. Elle fait intervenir un acteur dont le rôle est de prendre en charge la coordination entre opérateurs. (3) Les organisations ont également la possibilité de s’appuyer sur la standardisation des procédés. Dans ce cas, des règles formalisent les façons de faire et le suivi des protocoles et procédures garantit la coordination entre tous. (4) Dans certaines organisations, de grande taille notamment, ce sont les résultats qui sont précisés à l’avance et la standardisation des objectifs assure la coordination. (5) Les pré requis de qualifications ou de compétences peuvent également être formalisées de façon à ce que les opérateurs aient une connaissance implicite des façons de s’ajuster et de travailler ensemble. (6) Enfin, lorsque ce sont les valeurs et la culture qui jouent le rôle de mécanisme de coordination, Mintzberg parle de standardisation des normes.
Avis de l’Observatoire : Mintzberg identifie plusieurs configurations d’organisations, chacune mobilisant plus ou moins intensément chacun de ces 6 mécanismes de coordination. Ainsi, par exemple, une bureaucratie professionnelle est caractérisée par le fort recours à la standardisation des qualifications : l’organisation est constituée d’experts, tous formés dans les mêmes parcours de formation. C’est le cas des hôpitaux. Les infirmières et les médecins sont issus de parcours de formation standardisés et leurs interactions sont parfois précisées dans des protocoles (standardisation des procédés) mais souvent, elles sont implicitement connues par les professionnels du fait de leur formation. Une organisation multidivisionnelle prend appui sur la coordination par la standardisation des objectifs et des résultats, sur le modèle de General Electric ou General Motors dans les années 1950 et du management par objectif de Drucker. La typologie des mécanismes de coordination est extrêmement puissante car elle est générative et permet d’identifier des configurations à grand niveau de généricité. Elle est également intéressante en dynamique décrivant de façon utile l’évolution de l’organisation.