Théorie du champ de forces
Dans l’œuvre de Kurt Lewin, qui s’est intéressée au changement social, la théorie du champ dont le développement a débuté au début des années 1930, suggère que les comportements, soumis à un champ de forces – en s’inspirant la fois de la physique théorique et de la psychologie de la forme ou Gestalt – sont influencés par des forces individuelles, contextuelles et sociales. L’individu et les groupes font face à des contraintes imposées par la structure du monde tel qu’ils le voient et ils doivent se conformer à des lois, qu’elles soient physiques, sociales, ou biologiques. La théorie du champ des forces désigne ainsi la nature des forces, internes, externes, motrices ou restrictives qui agissent dans et entre les groupes. Il s’agit d’une constellation de forces, définies comme la direction et la puissance d’une tendance au changement. En s’appuyant sur ces travaux, les recherches sur les organisations se sont ensuite intéressées aux forces qui agissent sur les comportements des salariés, qu’il s’agisse de forces externes comme l’environnement de travail ou de forces internes comme les traits de personnalité ou les émotions ressenties. L’exercice des forces résulte en un changement suivant la direction des forces, ou un changement de la structure cognitive des individus, le champ étant considéré comme une construction psychologique.
Avis de l’Observatoire : La théorie du champ des forces s’inscrit dans les travaux de Lewin sur les dynamiques de groupe, le leadership et le changement. Ces travaux replacent les comportements et perceptions dans un espace de vie constitué d’une constellation de facteurs interdépendants et soulignent l’importance de considérer la totalité des contextes d’action. L’analyse du champ des forces permet de mieux comprendre les contextes individuels et organisationnels, conceptualisés comme un champ de forces, notamment lors des interventions managériales. La théorie du champ offre un cadre holistique et intégrateur permettant de modéliser les forces qui induisent ou restreignent le changement.